Je faisais discrètement allusion dans un billet du 4 décembre 2011 (cliquer ici pour y accéder) à une polémique relayée par le Site Rue 89 (cliquer ici pour lire l'article). Elle concerne la question de l’autisme et la sortie du documentaire (intitulé le Mur) d’une jeune réalisatrice, Sophie Robert. Il est depuis deux mois l’objet d’un débat extrêmement virulent car son contenu met fortement en cause les psychanalystes en montrant leurs soi-disant raisonnements idéologiques et erronés. Or ceux d’entre eux qui ont été interrogés dénoncent une énorme manipulation.
La question de la forme
Je reviendrai plus loin sur les questions de fond, mais j’aborde tout d’abord celles de la forme. De nombreux sites, associations (notamment de parents d’enfants autistes) ont relayé la polémique : on trouve peu d’informations dans les médias nationaux, mais un grand buzz sur le net autour de cet évènement. Et Rue 89 a été le premier initiateur de ce buzz, notamment en diffusant une bande-annonce particulièrement tendancieuse (cliquer ici pour y accéder).
Le problème, c’est que Rue 89 l’a fait en perdant sa qualité première (son engagement) et en révélant un vrai défaut (sa partialité problématique quand l’étude d’un sujet n’est pas complète et reflète essentiellement une opinion, sans le travail nécessaire du journaliste : plusieurs sources, vérifications effectives, …).
La conclusion : Rue 89 se trouve en tête de pont pour mettre en avant la présentation du documentaire porteur d’une soi-disant révélation explosive :
> Il y aurait d’un côté des « psys », en France uniquement, qui seraient incapables d’accepter des vérités scientifiques, des méthodes éprouvées partout, qui seraient encore aujourd’hui accrochés à une seule vérité (la cause de l’autisme provient d’une pathologie spécifique dans la relation mère enfant, le traitement de l’autisme ne relevant que du soin), une vérité source de pouvoir. L’idéologie supplanterait alors la raison, et leur permettrait de refuser toute autre approche que thérapeutique, en vouant aux gémonies toute alternative, assimilée et qualifiée systématiquement de comportementaliste.
> Il y aurait de l’autre côté une vérité scientifique, connue depuis trente ans, mais niée par les « psys » en France : l’autisme ne serait pas un trouble psychologique ou de la relation, mais bien un « handicap neuro-développemental » c’est-à-dire « un trouble neurologique entraînant un handicap dans l’interaction sociale », provenant (je vous assure, je l’ai lu) « dans 80 % d’une anomalie génétique », ou (variante) « chez presque tous les autistes d’une anomalie d’une zone d’une cerveau (sillon temporal supérieur) ». Conclusion, en pensant uniquement aux difficultés psychologiques ou pathogènes des parents, les « psys » français enfermeraient les autistes dans le monde du soin (hôpitaux de jour) avec un travail centré sur des thérapies relationnelles sans perspectives ou sur des thérapies « corporelles » coercitives. Et pour aller plus loin dans cet univers en noir et blanc, le contenu supplémentaire à entendre, c'est que des méthodes miracles existeraient, éprouvées scientifiquement, largement expérimentées ailleurs (ABA, Teacch, etc.) mais qu'elles seraient écartées, au profit d’une culpabilisation des parents, avec le maintien d'une absence de compétences et de réponses des structures actuelles en France, etc.
La réalité sur le fond
Comme chacun l’aura compris, la révélation qui nous est présentée est en fait une totale fiction :
> D’une part, une grande partie des « psys » mis à l’index acceptent l’origine biologique et plurielle de l’autisme. Certes, il peut encore exister des « psys » qui pensent uniquement soins, mais la plupart parlent d’une intervention à plusieurs niveaux : thérapeutique, pédagogique et éducative avec une visée intégrative. Parmi ceux qui parlent des troubles relationnels et des difficultés parentales, il en existe encore, mais seule une toute partie le fait de manière explicative, voire stigmatisante, les autres désignent des difficultés adaptatives bien naturelles, qu’il convient de soutenir avec bienveillance (au fond, il serait bien étonnant que les parents d’enfants autistes n’aient pas besoin de soutien).
> D’autre part, les vérités scientifiques à propos de l’autisme, souvent présentées sous forme d’une découverte récente, avec des prolongements révolutionnaires à venir, ne sont la plupart du temps que des montages. On se référera à l’étude du neurobiologiste (donc quelqu’un qui n’est pas « psy ») François Gonon, à propos de la psychiatrie biologique (cliquer ici pour lire mon article et trouver le lien avec le propos de ce scientifique) : pas de vérité généralisable, une origine génétique découverte certes pour une petite partie de la population autiste mais aucune preuve d’une origine fortement biologique (anomalie génétique ou neurologique) de l’autisme. Ceux qui le prétendent mentent, et surfent sur la volonté, bien compréhensible, des parents de trouver une solution. La dimension environnementale, la plurifactorialité sont la réalité.
> Par ailleurs, les méthodes présentées systématiquement comme telles par les grands médias ne sont pas miraculeuses. Elles peuvent apporter, combinées à d’autres approches, des progrès évidents chez de nombreuses enfants autistes. Et donc, il faut bien en revenir à l’essentiel : la combinaison des approches éducatives, rééducatives, pédagogiques et thérapeutiques représente, sinon la solution, aujourd’hui la voie à entreprendre sans idéologie, avec une vision intégrative, et en partenariat avec les parents.
> Enfin, il existe une véritable construction intellectuelle entre associations dénonciatrices des professionnels oeuvrant auprès des autistes (certaines d’entre elles sont devenues de véritables professionnelles de la dénonciation), parents voulant trouver des solutions, souvent avec désarroi, et médias se satisfaisant d’un sujet vendeur. A ce sujet, il est intéressant de noter que Rue 89, évoqué comme initiateur du buzz à propos du documentaire Le Mur, est engagé depuis plusieurs mois dans une campagne unilatérale avec des articles comme : « Atteint du syndrome d'Asperger, j’ai quitté une France inadaptée » (30 juin 2011), « En France, si votre enfant est autiste, ne comptez sur personne » (4 octobre 2011), « Autisme : la Belgique, fin de l'errance pour des familles françaises » (2 décembre 2011). L’affaire est loin donc d’être un accident pour Rue 89 et je m’interroge sur l’implication personnelle d’un éditorialiste de ce site sur le sujet de l’autisme.
Un retour sur ce fameux documentaire
Le documentaire Le Mur n’apporte pas de contenus intéressants, il est trop unilatéral, manichéen pour être crédible. Attention ! Cela ne veut pas dire que je rejette toutes les méthodes éducatives évoquées. Simplement il est impossible d’adhérer à cette présentation uniquement à charge.
Dès les premières images, la manipulation saute aux yeux (montage trompeur, réponses coupées, constructions didactiques grossières). Après 15 minutes, et dès la fin des dernières images, il est évident que le piège dans lequel sont tombés les « psys » interrogés était un vrai traquenard.
C’est pourquoi j’ai été intéressé de découvrir la vérité vécue par les « psys » interrogés. Quatre d’entre eux s’expriment sur le site « Psynem » (cliquer ici pour y accéder).
Je veux rester mesuré dans cette affaire, mais je crois que le souci de la vérité s’impose et oblige à la fois à regarder le documentaire (cliquer ici), puis à lire le retour de ces psychanalystes ou psychiatres. Le récit par ces derniers du tournage du documentaire le Mur, tels qu’ils l’ont vécu, nécessite d’être lu, au moins par souci de la vérité.
J’y ai apprécié une réflexion de Bernard Golse (mis en cause dans le documentaire alors même qu’il est l’un des fervents bâtisseurs de ponts entre les neurosciences et la psychanalyse) : « toute méthode qui se présente comme la seule méthode légitime, se trouve, ipso facto, disqualifiée, car si le tout thérapeutique a échoué, le tout pédagogique et le tout éducatif échoueront de même ». Il ajoute « tout se passe un petit peu, aujourd’hui, comme si l’autisme était «contagieux», comme s’il amenait les professionnels à fonctionner eux-mêmes de manière autistique et clivée, en s’arc-boutant sur une méthode unique au détriment d’une véritable approche multidimensionnelle. L’autisme autistise… et il fait le jeu d’un consensus plus ou moins implicite entre les médias et le grand public ».
Je ne peux qu’être d’accord. Dans cette affaire, je crois que les grandes victimes de ce consensus médias / grand public, ce sont les parents qui vivent l’autisme de leur enfant au quotidien, même quand ils épousent telle ou telle thèse avec outrance.
Daniel GACOIN
Merci cher Daniel,
Merci de prendre parti en toute impartialité et de revaloriser face à l'invasion scientiste qui guette le pays.
Des hordes de mères hystériques risquent de débarquer ici sous peu. Certaines prétexteront un gigantesque conflit d'intérêt, à savoir que votre femme semble vouée à la foi psychanalytique, et travaillerait même à l'occasion pour un certain Bernard Golse (http://www.pikler.fr/association/ca.php), mais ne vous laissez pas inquiéter par ce détail insignifiant. Si votre neutralité reste bienveillante à notre égard, c'est amplement suffisant.
Cordialement,
Votre ami JMDL
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 28 décembre 2011 à 20:01
Il n'est pas question de partialité lorsque l'on exprime une vérité reconnue à travers le monde. La psychanalyse fait abstraction des tenants neurologiques découverts scientifiquement, c'est un fait. Elle ne peut donc être efficace, et il est absurde qu'elle soit la seule solution proposée ou prise en charge financièrement. Quand au méthodes comportementalistes, il n'y a de rien miraculeux. Mais après une fracture du bassin, vaut-il mieux tenter une rééducation ou bien écouter quelqu'un qui nous dit que la douleur est dans notre tête ?
Comment peut-on prétendre rouler dans le bon sens quand on est à contresens de tous les autres ? Encore un problème de l'arrogance française reconnue mondialement ? Allons, montrons que notre beau pays sait se tenir droit quand il a raison et se raisonner quand il a tort !
Rédigé par : David CHESSA | 28 décembre 2011 à 21:47
Bien cher Jean-Marie, rassurez vous les hordes de génitrices autistisantes ne vont probablement pas se précipiter ici, vu l'audience et la qualité de la prose et de l'argumentation... Elles iront probablement répandre leur hargne sur des pages plus intéressantes...
Rédigé par : HDG | 28 décembre 2011 à 23:23
Une "jeune" réalisatrice... Oh, apparaît rapidement un petit qualificatif non informatif un rien condescendant.
Eh oui, l'âge mûr ne garanti point le monopole de la lucidité, du talent, et du courage.
Respectueusement,
Votre dévoué Lutin-sur-tête-de-dragon
Rédigé par : Lutin sur tête de dragon | 28 décembre 2011 à 23:48
Sigmund Freud, ne serait probablement pas approuver ce lacaniens faire. Je pense qu'il dirait, ce n'est pas la psychanalyse. Pour plusieurs reprises il a déclaré que la psychanalyse était une tentative de faire une nouvelle science naturelle. Lacan et les lacaniens faussement Freud et ce qu'il voulait avec la psychanalyse.
Rédigé par : Marcus | 29 décembre 2011 à 02:15
Ce qui est formidable avec Mr Bernard Golse et ses proches, c'est qu'ils sont parfaitement prévisibles: Leur mépris des parents d'enfants autistes les égarent et leur font oublier que leur mères ont un cerveau.
Votre épouse vous aura sans doute mal renseigné.
Les parents ne reçoivent absolument pas le soutien dont ils ont besoin, et certainement pas dans le service de Mr Golse qui, pour tout soutien, vous assène simplement que vous devez faire le deuil de votre enfant, et en faire un autre...
Lisez un peu les témoignages de familles d'enfants autistes, cela vous permettra de relativiser et de confronter les dires de Mr Golse et de ses sbires. Bizarrement pas un témoignage favorable à la psychanalyse, très très peu de témoignages favorables à la pedopsychiatrie française, encore moins en faveur des établissements de prise en charge HDJ, IME, CAMPS CMPP, et il en va de m^me pour les psychomotricien (dont le SNUP , syndicat professionnel finance aussi les écoles de formations et entre autres des formations au packing, et autres joyeusetés psychanalytiques décriées internationalement par l'ensemble des parties prenantes de l'autisme -autistes adultes compris-).
On ne peut tout de m^me pas manipuler des milliers de familles...Les parents d'enfants autistes ne peuvent tout de m^me pas être victimes d'une hallucination générale qui les pousserait dans les bras des dangereux comportementalistes...
Oui l'ABA ne permet qu'à la moitié des populations observées dans les études de trouver une amélioration de leur handicap. Ce n'est certainement pas miraculeux, mais çà permet à ces 50% d'apprendre seul de leur environnement au bout de 3 ans, et d'être des personnes -handicapées certes- mais capables de mener leur vie de manière autonome et digne, différents parmis les autres.
Pour l'autre moitié, on utilise partout ailleurs des techniques développementales, cognitives, qui permettent aussi d'avancer, à tout âge , et m^me avec un retard intellectuel (retard qui ne concerne au final qu'un petit tiers des autistes). Faut-il au nom du dogme psychanalytique renoncer à ces possibilités pour des êtres humains de recouvrer une capacité à exprimer et être ce qu'ils sont ?
Aurait-il fallu renoncer à la médecine moderne du cancer des pédiatriques, sous prétexte d'un dogme homéopathique ?
La France a au moins 40 ans de retard, maltraite familles et enfants autistes, avec le succès que l'on sait (institutionnalisation massive , et aucune intégration du handicap mental dans la société).
Tant que la communication avec l'étranger était moins facile, tant que les familles ne pouvaient s'unir, s'entraider et crier leur détresse, les Pr Golse ont prospéré. Ce temps là est terminé. L'autisme concerne 600000familles , dont une bonne partie s'informe , echange et milite.
La clique psychanalytique est fichue. Nous ne voulons plus que vous touchiez à nos gosses, nous userons de notre droit au libre choix des soins, nous nous battrons partout dans les associations, sur le net, dans les medias pour que les psychanalystes consacrent leur réflexions sectaires aux adultes consentants , prêts à se faire plumer pour entretenir leurs névroses pendant des décennies.
La farce a assez duré, l'autisme concerne une naissance sur 110, c'est une problématique de santé aussi grave et lourde de conséquences qu'Alzeiheimer pour notre société, et le scandale de sa prise en charge vaut celui du mediator dans le nombre de morts sociales qu'elle a egendrées.
Prévenez votre épouse. Golse est foutu, les autistes, leurs familles, et leurs amis sont dans la rue.
La honte a changé de camp.
Rédigé par : Béatrice Bolling | 29 décembre 2011 à 09:16
Bonjour Daniel Gacoin,
Vous écrivez en toute fin de votre billet:
"(...)Dans cette affaire, je crois que les grandes victimes de ce consensus médias / grand public, ce sont les parents qui vivent l’autisme de leur enfant au quotidien, même quand ils épousent telle ou telle thèse avec outrance."
Ne pensez-vous pas que dans cette affaire comme dans la plupart des affaires du type "mon nouveau traitement X soigne mieux que ton vieux traitement Y, alors faites dégager Y qui en plus est maintenant étiqueté "dangereux"!" les "seules véritables" victimes sont... les bénéficiaires de chaque traitement?
En l'occurrence: les personnes dites "autistes" elles-mêmes?
Crdlt,
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 29 décembre 2011 à 18:08
Bonjour Béatrice Bolling,
J'attire votre attention sur le fait que dénoncer en groupe, sans relâche et publiquement telle ou telle personne que les dénonciateurs supposent dangereux pour le public, engendre systématiquement, à terme, un élan de sympathie de ce même public envers les personnes dénoncées (cf."triangle dramatique").
Sans préjudice du dépôt d'une plainte pour diffamation par lesdites personnes, qui seront alors assurées du soutien efficace et sincère de ce même public sympathisant.
Bien cordialement,
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 29 décembre 2011 à 18:37
Bonjour BJP
J'attire votre attention sur le fait que dénoncer en groupe, sans relâche et publiquement, sans preuve, alors même qu'une procédure de justice est en cours engendre...
... un soutien encore plus efficace et sincère, et qui s'élargit au delà du simple petit monde de l'autiste pour une "jeune réalisatrice" qui a su se servir de sa tête.
Et en plus ces gens là n'ont rien à perdre ni à gagner financièrement, professionnellement ou au niveau de leur ego, ça les rend d'autant plus crédibles.
Alors cher ami attention quand vous donnez des arguments faciles aux génitrices autistisantes, certaines ont la tête bien faite (si si).
Rédigé par : HDG | 29 décembre 2011 à 19:52
Bonjour BJP,
J’attire également votre attention sur le fait que ces mêmes psychanalystes ont dénoncé en groupe et sans relâche les mères d’enfants autistes car supposées dangereuses pour leur propre enfant et que cela n’a pas engendré un élan de sympathie pour ces dites mères. Mais heureusement que votre savoir du « triangle dramatique » nous donne de l’espoir.
Peut-être alors que lesdites mères vont déposer plainte, car si nous suivons votre fabuleuse démonstration alors lesdites mères seront assurées du soutien efficace et sincère de ce même public. (Maintenant, cherche à savoir où se trouve ce public)
Merci infiniment.
Rédigé par : Mère Cassandre | 29 décembre 2011 à 21:04
Bonsoir HDG,
Vous écrivez:
"J'attire votre attention sur le fait que dénoncer en groupe, sans relâche et publiquement, sans preuve, alors même qu'une procédure de justice est en cours"
Qui dénonce en groupe, sans relâche et publiquement, sans preuve, alors même qu'une procédure de justice est en cours?
Puis vous ajoutez:
"Et en plus ces gens là n'ont rien à perdre ni à gagner financièrement, professionnellement ou au niveau de leur ego,(...)"
Rien de rien à gagner? Vous êtes sûr(e)? Ces personnes qui soutiennent Sophie Robert ne réclament rien de rien à quiconque pour leurs enfants, pour elles ou pour les associations dont elles sont membres? Vous êtes bien sûr(e)?
Et enfin:
"Alors cher ami attention quand vous donnez des arguments faciles aux génitrices autistisantes, certaines ont la tête bien faite (si si)."
Vous en faites pas: quand je donne, je fais confiance quant à l'usage qui sera fait de ce que je donne car cela ne me regarde plus puisque cela n'est plus à moi. Pour moi, c'est ça "donner".
Ceci précisé, votre "certaines ont la tête bien faite (si, si) n'est pas très sympa pour les autres "génitrices", je trouve...
Quant aux géniteurs, vous n'en parlez pas.
Où les situez-vous?
C'est quoi une génitrice "autistisante"?
Car ça me semble pas très gentil non plus pour les génitrices cette qualification que vous employez ou répétez ici et ailleurs...
Bien cordialement,
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 30 décembre 2011 à 01:17
Bonsoir Mère Cassandre,
Vous écrivez:
"J’attire également votre attention sur le fait que ces mêmes psychanalystes ont dénoncé en groupe et sans relâche les mères d’enfants autistes"
Si ces dénonciations ont été faites publiquement, il doit y avoir des preuves incontestables de leur existence, non?
Encore mieux: certainement des jugements rendus, favorables aux mères d'enfants dits autistes et victimes de ce qui s'apparente à de la diffamation, si la justice a été saisie suite à plaintes déposées par ces mères?
Avez-vous quelque information là-dessus?
Et ensuite:
"Peut-être alors que lesdites mères vont déposer plainte, car si nous suivons votre fabuleuse démonstration alors lesdites mères seront assurées du soutien efficace et sincère de ce même public. "
Oui cela "marchera".
Mais seulement si ces mères déposant plainte sont dénoncées en groupe, sans relâche et publiquement par celles et ceux contre lesquels elles portent plainte par exemple pour diffamation.
Je crois que vous n'avez pas bien suivi mon raisonnement, Mère Cassandre...
Peut-être est-ce parce que celui-ci n'est "fabuleux" qu'à vos yeux?
"Merci infiniment" concluez-vous.
Avec plaisir!
Voir commentaire ci-dessus au sujet de ce que le don est réellement pour moi...
Bien à vous, donc,
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 30 décembre 2011 à 01:38
Cher BJP,
Comme vous le savez, ce qui nous protégeait jusqu'à maintenant, ce rempart symbolique, ce mur métaphorique, est en train de s'effriter.
Si ces mères dérangées n'ont pas pu nous trainer devant les tribunaux, c'est car nous savons autant peser nos mots que leurs maux. Lorsque malencontreusement, un signifiant plus haut que l'autre est émis, prenons l'exemple de l'adjectif toxique (que nous ne réservons qu'à nos réunions à neuf clos) ou inceste-tueuse, nous nous livrons instantanément au rituel conjuration du psychanalyste : "je précise bien que c'est symbolique! Et puis vous ne pouvez pas comprendre!" et hop, nous sommes toujours en jeu, pas éliminés. Et ça marche à chaque fois, sauf pour ce foutu documenteur! Nous avons beau dire que c'est symbolique, que c'est pour rire, personne ne semble nous croire! Nous n'avions pas le choix : le tribunal ou la mort!
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 30 décembre 2011 à 09:04
Bonsoir Jean-Marie de Lacan,
Amusante saynète de votre cru, qui montre que vous aimez bien les "mises en scène" théâtralisées...
Mais pour que cette comédie bouffonne ( c'est l'autre nom de la "saynète") soit complète et donc digne d'être une œuvre d'art véritable, il convient de lui donner l'épilogue (ou "morale") qu'elle mérite parce qu'elle en résume l'argument tout en le magnifiant.
Je me fais un plaisir de vous proposer cette "morale" ci-après.
Épilogue:
La loi ayant été rappelée et les sanctions infligées, nous, les psychanalystes, vécûmes (des jours!) heureux et pour longtemps.
Et eûmes (hum, poursuivez...) beaucoup d'enfants à prendre en charge mais pas seule...ment (la prise en charge ment mais n'est pas seule...).
Rideau.
Applaudisse...ments.
(Voyez que la PEC n'est pas seule à mentir...)
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 31 décembre 2011 à 00:34
Pensez-vous vraiment que je suis là pour plaisanter Monsieur BJP ? Et bien dans ce cas vous vous trompez : le sujet est grave, drap-stick-ment grâve. Il est possible d'édifier des choses magnifiques avec la psychanalyse, des choses infinies, sans limites, absolument tout ce qui peut être ou non imaginé dans l'esprit masculin. Alors remballez moi vos sarcasmes et votre ironie mal refoulée pour aller les délivrer ailleurs. Monsieur Gacoin a d'autres chattes à fouetter.
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 31 décembre 2011 à 09:07
Bonjour Jean Marie de Lacan,
Vous pouvez m'appeler Bruno Jean.
"Monsieur", c'est mon père.
Aïe... vous êtes visiblement vexé.
Croyez bien que j'en suis désolé pour vous.
Tout de go, vous me demandez ce que je pense.
Mais sans attendre ma réponse, vous décidez que ce que vous pensez que je penserais est bien ce que je pense puisque vous affirmez que je me trompe en pensant ce que vous pensez que je penserais... (vous suivez, là?)
Pas grave, ne vous formalisez surtout pas car votre forte envie de vous affirmer à la place de l'autre a tout de même quelquechose de positif: il me permet de vous poser à mon tour une question simple et non préjugeante à laquelle je vous laisse, moi, le temps de répondre.
Voici: "Pour quoi êtes-vous là, Jean-Marie de Lacan?"
Je répète: surtout, prenez votre temps pour répondre.
Ainsi, vous pourrez certainement en profiter pour essayer de répondre aux questions que j'ai adressées à Daniel Gacoin dans mon tout premier message du 29/12 à 18:08, puisque désormais vous vous affirmez vous-même en modérateur de ce fil de commentaires porte-parole-secrétaire défensif improvisé du véritable propriétaire de ce blog...
Au plaisir de vous lire,
BJP
Rédigé par : Bruno Jean PALARD | 31 décembre 2011 à 11:40
Frère Bruno-Jean, je vous souhaite la bienvenue parmi mes camarades, la plupart étant bien plus prestigieux que vous, mais votre talent d'inutilité l'a emporté sur le prestige.
A la question que vous me posez, j'y répondrais simplement : pour avoir la chance de croiser des frères d'armes comme vous, de les recruter afin de serrer l'errant face à l'invasion scientiste. Votre talent de trolleur lacanophile m'est précieux. Je vous encourage à intervenir sur le plus de sujets possibles en lien avec les différentes affaires concernant de près ou de loin le freudisme. N'écoutez pas les psychanalystes qui sous entendent que vous ne leur feriez pas honneur, voire honte, ce ne sont que des balles (y) vierges.
Quant à ceux qui oseraient dire que votre précédent message pourrait tout à fait vous être destiné, n'y prêtez guère davantage la moindre attention...
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 31 décembre 2011 à 13:05
Bonsoir Dr Palard,
Je m'adresse au Médecin.
Vous trouverez a lien :
http://www.egalited.org/biblio.html
une liste de références professionnelles de 27 études publiés dans des revues avec Referee évaluant l'efficacité des accompagnements éducatifs et comportementalistes intensifs, dans l'accompagnement des personnes porteuses de TED.
Leur lecture vous convaincra de l'efficacité imparfaite, mais réelle de ces méthodes.
Je ne suis hélas au courant d'aucune étude de ce type montrant que un traitement psychodynamique (psychanalitique) ait une quelconque efficacité sur les personnes TED.
L'etude de l'INSERM de 2005 conclut ce que tout médecin responsable dans ce contexte recommandera: prescrire un accompagnement éducatif Intensif pour tous les enfants TEDs.
Je suis surpris que vous ayez une opinion différente.
Car pourquoi s'entêter sur une pratique psychanalytique qui en 40 ans n'a pas su démontrer une quelconque efficacité?
L'économie de moyen, la recherche du bonheur des patients appellent a aller au meilleur traitement avec les moyens disponibles. Et de continuer a chercher de meilleurs traitements.
C'est la base de l'épidémiologie. Récusez vous cette approche?
Un comportement de médecin serait aussi de recommander que toutes les professions touchant a la psychiatrie et la psychologie soient formées aux méthodes modernes de traitement, Thérapies Comportementalistes et Cognitives, qui incluent ces méthodes éducatives.
Votre article ne va pas dans ce sens.
Enfin vu que vous êtes aussi écrivain je souhaite conclure sur une citation d'un scientifique célèbre et féçon, Albert Einstein:
"On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés".
La psychanalyse est simplement dépassée par de meilleurs traitements.
Sachez l'abandonner, et travaillez a convaincre vos collègues a faire de même, pour le bien de tous les patients.
Sincèrement
Nominoe, Directeur de Recherche.
Rédigé par : Nominoe | 31 décembre 2011 à 23:54
Je m'adressais au Dr Gacoin.......
Nominoe
Rédigé par : Nominoe | 31 décembre 2011 à 23:55
Bonjour Jean-Marie de Lacan,
Merci d'avoir répondu à ma question sur la raison de votre présence ici aussi rapidement et avec cette honnêteté si particulière qui vous caractérise.
Ainsi donc vous nous confirmez clairement ci-dessus que votre seul réel souci est de saisir la moindre chance de vous trouver des alliés à vous, donc que votre seul intérêt, finalement... c'est vous-même.
Je ne vous cache pas que je n'en crois rien: je suis sûr que votre présence ici est motivée par votre "quête de vérité" et aussi et surtout par l'intérêt profond que vous dites porter à la détresse des proches de personnes dites "autistes" et à ces personnes elles-mêmes que vous souhaitez aider respectueusement et en toute humilité.
D'ailleurs vous n'allez pas tarder à nous le prouver en répondant à cette question qui vous taraude autant que la plupart d'entre nous j'en suis sûr:
"Ne pensez-vous pas que dans cette affaire comme dans la plupart des affaires du type "mon nouveau traitement X soigne mieux que ton vieux traitement Y, alors faites dégager Y qui en plus est maintenant étiqueté "dangereux"!" les "seules véritables" victimes sont... les bénéficiaires de chaque traitement?
En l'occurrence: les personnes dites "autistes" elles-mêmes?"
A très très bientôt, je sais pouvoir compter sur vous!
BJP
Rédigé par : Bruno_Jean_PALARD | 01 janvier 2012 à 19:42
Cher BJP,
Ce que vous ne comprenez pas, c'est que les scélérats scientistes n'acceptent pas votre équation. Pour eux, le traitement Y ne soigne pas moins bien, il ne soigne pas du tout. Donc il n'y aurait même pas de match à jouer.
C'est totalement scandaleux non?
Ils ne comprennent pas que, tel le village d'Asterix, la France résiste grâce à une potion magique dont le reste du monde doute, mais dont nous savons très bien la valeur, magique.
L'important n'est certainement pas de savoir qui sont les victimes, mais de savoir quel destin sera le nôtre, et celui de notre Pays si nous sus-cons-bons à l'envahisseur scientiste!
Préférons nous des patients déshumanisés à des patients malades?
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 01 janvier 2012 à 21:54
Bonsoir Jean-Marie de Lacan,
Pourquoi plutôt que de jouer, même mal, le ballon que je vous ai remis entre les mains, préférez-vous botter en touche en prétendant que c'est le reste de votre équipe qui refuse ce ballon?
Pas très sportif et contraire à l'esprit d'équipe mais très instructif pour un coach!
Je reste dans la métaphore sportive que vous intiez pour répondre à votre question: "C'est totalement scandaleux, non?"
Non, pour moi, ce n'est pas scandaleux qu'il n'y ait "même pas de match à jouer", comme vous dites.
Car voyez-vous je ne suis pas du tout compétiteur.
Un gagnant, un perdant... très puéril, tout ça, pour moi.
Non, je suis plutôt "fédérateur" voire "rassembleur".
(NB: termes choisis pour vous permettre un troisième calembour désopilant dont vous avez le secret... Arf! Et même un quatrième avec "désopilant").
Fédérateur voire rassembleur, par habitude d'animer une équipe pluridisciplinaire, sans doute?
Être confiant en l'autre ne se décrète pas mais se vit en groupe.
Et l'autorité pas davantage, qui existe seulement parce qu'elle est reconnue par l'autre.
Oui, fédérateur, disais-je et vous en avez vous-même bénéficié à 2 reprises déjà...
Ne vous ai-je pas spontanément remis le ballon alors que vous me considérez comme votre adversaire?
Ne vous ai-je pas tout aussi spontanément proposé l'épilogue que votre comédie bouffonne méritait mais que vous aviez oublié?
Non, ne me remerciez pas, je déteste ça.
Je termine avec votre dernier paragraphe qui me laisse si perplexe que j'en viens à douter qu'il soit réellement de vous.
En effet, il y est écrit:
" L'important n'est certainement pas de savoir qui sont les victimes mais de savoir quel destin sera le nôtre, et celui de notre Pays si nous sus-cons-bons à l'envahisseur scientiste!"
Qui?
Mais qui ose ainsi se moquer éperdument du sort de plus de 100 000 personnes dites autistes en France et de ce qu'elles pensent et expriment de ce qui se trame autour d'elles soi-disant dans leur intérêt?
Certainement pas vous, Jean Marie de Lacan dont la présence ici est, comme je le disais dans mon précédent commentaire et que vous n'avez pas contredit:
"(...)motivée par votre "quête de vérité" et aussi et surtout par l'intérêt profond que vous dites porter à la détresse des proches de personnes dites "autistes" et à ces personnes elles-mêmes que vous souhaitez aider respectueusement et en toute humilité."
Non ce n'est pas possible, cela ne peut être vous, Jean-Marie de Lacan, hein? Rassurez-moi...
Ou alors, si c'est bien vous qui pensez et écrivez cela, c'est forcément parce que vous étes vraiment très fatigué.
Oui ça ne peut-être que ça: la "fatigue" qui va jusqu'à vous faire perdre la conscience de ce que vous écrivez quand vous demandez, en conclusion de votre commentaire:
"Préférons nous des patients déshumanisés à des patients malades?"
C'est quoi des "patients malades"?
A part un joli pléonasme qui annule l'alternative de votre question à laquelle du coup il est impossible de répondre, je ne vois pas.
Mais au moins ce pléonasme aura-t-il révélé que vous ne considérez l'être humain que par et pour sa pathologie, allant même jusqu'à le nommer par le nom de sa pathologie.
N'oubliez jamais, Jean-Marie de Lacan, que les "patients" ou "malades", les "autistes", les "TED", etc. sont et resteront des êtres humains singuliers comme vous et moi, qui pensent, ressentent, éprouvent, expriment, agissent, bref vivent chacun leur propre vie, écrivant ainsi leur propre histoire de leurs propres mots et/ou maux.
Et si vraiment nous désirons les accueillir parmi nous, alors il faudra faire nôtre cette consigne laissée il y a déjà bien longtemps par Fernand Deligny qui s'adressait autant aux psys qu'aux éducateurs de personnes dites autistes:
"Plutôt que de leur apprendre à parler, apprenons-nous à nous taire".
Remarquablement d'actualité, n'est-ce pas?
Bien à vous, Jean-Marie de Lacan, que j'écouterai en me taisant désormais,
BJP
Rédigé par : Bruno Jean PALARD | 02 janvier 2012 à 16:06
Cher Bernard John,
Je vous reconnais bien en vous toute la puissance évocative de notre psychanalyse.
Sachez que je suis ravi du déroulement de notre duel de phallus, notamment car je suis persuadé que le plus grandement symbolique, c'est le mien.
Vous avez raison, en tant que psychanalystes, nous ne pouvons pas nous permettre l'esprit de compétition mais plutôt tenter de fédérer, de rassembler, ce que nous parvenons à faire à merveille.
Je suis persuadé que vos brillantes interventions chez notre désormais ami Daniel Gacoin ont déjà suscité de nombreux ralliements, qu'il s'agisse de mère d'autistes ou d'acteurs sociaux très concernés par le sort des patients.
Vous avez raison, je me moque éperdument des personnes autistes en France. Tout ce qui m'importe, comme vous, c'est le décubitus dorsal de leurs mamans sur nos divans. Vous savez Bernard Jean, sauver des maman c'est éprouvant, c'est fatiguant, mais c'est notre mission, même si elle nous le rendent bien.
En revanche, vous vous trompez en prétextant que je nie la valeur profondément singulière de tout un chacun. C'est justement la raison pour laquelle nous, psychanalystes, ne pouvons nous soumettre à aucune évaluation : chaque psychanalyste est différent, et plus ça change, plus c'est la même chose.
Si vous désirez "apprendre à vous taire", je vous en prie, mais à la fois, je vous le déconseille fortement.
Car qui mieux que vous, et à part moi, sert actuellement la cause des psychanalystes sur la toile?
Vous êtes grand BJP, alors je vous en prie, restez le!
Rédigé par : Jean-Marie de Lacan | 02 janvier 2012 à 21:44
Cher Docteur Gacoin,
Je serais surpris que mon texte ne suscite aucune réaction de votre part. J'apprécierais sincèrement une réponse de votre part.
Je crois avoir été poli, concret et avoir argumenté de manière construite.
J'espère toujours connaître votre avis de Médecin.
Sincèrement
Nominoe
Rédigé par : Nominoe | 09 janvier 2012 à 18:45
Cher Dr Gacoin,
Je vous remercie de votre réponse privée.
Je suis enchanté que vous aillez pris plaisir à lire mes deux contributions.
J'apprend donc que vous n'êtes pas médecin, mais vous vous présentez comme thérapeute. Vous travaillez aussi beaucoup autour du secteur médico-social et du conseil en éthique.
Dans ce cadre, toutes les questions que j'ai posé ci dessus restent pertinentes.
Pour ma part un blog est un lieu de discussion.
Helas sur le fond, votre message était bien court et n'a répondu à aucune des questions posées ci-dessus.
Croyez moi, je connais la littérature, et les 27 références cités ci-dessus devraient vous en convaincre.
J'espère donc que vous trouverez le temps de répondre sur le fond a ma contribution . Votre avis de thérapeute et conseil en éthique m'intéresse.
Sincèrement
Nominoe
Rédigé par : Nominoe | 09 janvier 2012 à 23:35