A l’heure où le Gouvernement ouvre le débat sur les retraites, en un
temps qui se veut record, et mettant surtout en avant les questions de
financement, il est utile de vous proposer d’écouter 3 analyses qui viennent
d’être mises en ligne sur le site de La vie des idées. Ce cercle, conduit par
l’historien Pierre Rosanvallon, rassemble de nombreux penseurs, sociologues,
politologues, philosophes, historiens qui cherchent les voies de nouveaux
compromis sociaux, pour trouver une alternative au déclin de l’État Providence,
en pensant l’avenir non par démantèlement de l’existant ou incantation à un
retour vers le passé, ni même par des solutions apparemment simples mais
illusoires.
Ces 3 analyses sont celles de chercheurs, diffusées en version audio et
chacune en 5 parties. Aussi était-il difficile de les reproduire ici dans leur
intégralité. Je vous propose simplement de les écouter et utilisant les liens
que j’insère dans ce billet.
Le point de vue de Bruno Palier
(cliquer ici pour y accéder)
B. Palier est un politologue qui a longuement écrit sur la réforme de la
protection sociale (je l’ai plusieurs fois cité dans ce blog et je propose de
lire son excellent Gouverner la Sécurité
Sociale, Paris, PUF, 2ème édition 2005 ainsi que son dernier
ouvrage, La réforme des retraites, PUF, « Que
sais-je ? », 2010). L’intérêt de son propos ? Il pense la
réforme des retraites, non en termes financiers et comptables, mais en termes
de réduction des inégalités, dans une stratégie économique donnant-donnant,
tout en suggérant une régulation de l’épargne.
Le point de vue d’Anne-Marie
Guillemard (cliquer ici pour y accéder)
A-M. Guillemard est universitaire, sociologue et spécialiste reconnue des comparaisons internationales portant sur la
protection sociale, les systèmes de retraite et l’emploi (voir son excellent Où va la protection sociale ? PUF, coll. « le Lien social », 2008). Son
point de vue ? Elle propose de sortir des chiffres symboliques, notamment
l’âge légal de départ à la retraite, pour raisonner à partir de l’âge effectif
de la sortie du marché du travail, en visant un système de protection sociale
adapté aux parcours de vie, permettant d’augmenter l’emploi des seniors.
Le point de vue de Louis Chauvel
(cliquer ici pour y accéder)
L. Chauvel est également sociologue, professeur à Sciences Po. J’avais commenté dans ce blog un de ses livres qui m’avait
particulièrement impressionné : Les
classes moyennes à la dérive, Seuil, Coll. La République des idées, 2006 (cliquer ici pour accéder à ma présentation du livre, parue le 2 janvier 2007). Dans
le prolongement de cet ouvrage, L. Chauvel rappelle les enjeux démographiques et
économiques et les inégalités entre la situation très favorisée des
jeunes retraités baby-boomers et la situation actuelle et
à venir des générations ultérieures, notamment lors de leur départ à la retraite. Il démontre (si une correction n’est pas mise en place) une dégradation importante et inéluctable à partir
de 2015. La démonstration est implacable.
Leurs pistes
nombreuses, certes complexes, permettent de sortir des visions simplistes
présentées ici et là. Elles apportent de réelles alternatives et contredisent
le célèbre aphorisme de De Gaulle : « des
chercheurs qui cherchent, on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en
cherche ».
Daniel GACOIN
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