Je l’évoquais dans mon billet récent le 8
décembre 2009 (cliquer ici pour y accéder), la situation financière des
services d’aide à domicile est devenue très tendue, en lien avec trois
dimensions (réalité concurrentielle, qualité inégale, tensions liées à une
réduction de l’engagement de l’État)…
… malgré l’eldorado annoncé
par tous : un secteur majeur de création d’activités et d’emplois pour
l’avenir : 16 milliards de chiffre d’affaires, un rythme de croissance de
10 % par an, mais encore des besoins de services à résoudre (garde d’enfant,
services divers).
Et une nouvelle est tombée comme un
couperet ! L’Union Nationale de
l’Aide, des soins et des services à domicile (UNA), qui fédère 8 % des
organismes d’aide à domicile ou de services à la personne, qui est largement reconnue,
qui fait autorité par sa spécialisation dans l’action médico-sociale, a demandé
le jeudi 10 décembre au tribunal de grande
instance de Paris, une mise en situation de redressement judiciaire pour faire
face à des difficultés financières.
Les problèmes importants des structures
adhérentes (financement insuffisant, atonie économique) ont entraîné le
non-paiement de certaines cotisations dues à l'UNA. Ceci a tendu l’équilibre
financier alors que cette enseigne (France domicile) est engagée dans des
programmes onéreux (Téléassistance, développement de services, soutiens de formations
ou de démarches qualité) qui, pour partie, résultent d’une convention nationale signée avec l’Etat et la
CNSA. La conséquence : réduction des
rentrées financières, difficultés de trésorerie.
Attention ! Une demande de redressement
judiciaire n’est pas une faillite ou une liquidation. Elle permet de gérer une
situation d’attente, avec l’intervention d’une administration provisoire, avec
gel de certaines créances, sans licenciement à la clé, pour permettre de
redresser la barre. Pour l’UNA, la décision du tribunal (acceptation de la demande de redressement judiciaire) devrait être connue
aujourd’hui ou demain.
Il n’empêche : cela fait froid dans le
dos… Si une des fédérations les plus reconnues et solides est en difficulté, que
vont devenir les autres ? Et quel sera l’avenir de l’aide à domicile gérée
par le secteur associatif dans un tel contexte ?
Daniel GACOIN
D'accord avec vous sur les difficultés du secteur mais il ne faudrait pas dire que le redressement judiciaire de l'UNA est dû aux non paiement des cotisations de certaines structures adhérentes quand on sait que les sommes manquantes sont de 200 000 euros à mettre en perspective avec le 1.5 million d'euros de perte de la téléassistance et les 2 ou 3 millions de déficit de France Domicile. Ne s'agit-il pas plutôt d'erreurs de gestion avec une politique de recrutement pléthorique?
Rédigé par : TALBOURDET | 19 janvier 2010 à 19:19