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A l’heure de la gouvernance, de maîtrise des coûts et de la qualité, des constructions managériales, il est utile de se rappeler que les établissements d’accueil des personnes handicapées ou dépendantes, sont des lieux de vie, doivent rester des lieux d’humanité, avec leur nécessaire lot de plaisir partagé, de découvertes, mais également de soulagement de la souffrance, d’accompagnement de la mort. Cela n’est encore, heureusement, ni quantifiable, ni codifiable…
J’ai eu à vivre aujourd’hui, dans un travail avec des équipes professionnelles de 3 établissements pour adultes handicapés d’une association de parents et d’amis d’enfants inadaptés (APEI) de la Région parisienne, le décès d’une personne adulte handicapée. P…………, âgé de 44 ans, était travailleur dans un ESAT, résident dans un Foyer d’hébergement, depuis près de 20 ans. Rassuré dans sa vie, malgré ses troubles, il était un travailleur assidu, performant, particulièrement fier et fiable pour certaines tâches. En parallèle, ses troubles pouvaient l’amener à se jeter sur la nourriture, à avaler goulûment tous les aliments à sa portée, jusqu’à s’en étouffer malgré l’attention des professionnels. C’est ce qui lui est arrivé aujourd’hui à l’heure du déjeuner. Malgré les soins, les Pompiers, le SAMU, il est mort.
A sa maman qui va se retrouver seule, aux professionnels qui ont su si bien l’accompagner dans la vie, qui ont vécu son décès avec tant de souffrance retenue, présentons nos sentiments les plus attentifs.
Daniel GACOIN
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