Rentrant d’un séjour familial en Afrique, plus exactement en Guinée, j’ai encore dans la tête la diversité des personnes rencontrées, des images et des sons accumulés, soit dans l’univers surpeuplé des villes, soit dans les grands espaces de la brousse et des villages retirés, au pied de grands massifs.
Un point commun m’a sauté aux yeux, l’invasion des téléphones portables, y compris dans les espaces les plus retirés. Depuis quelques années, mais d’une manière inflationniste depuis 2-3 ans, le téléphone portable devient l’objet le plus commun en Afrique de l’Ouest. Chaque adulte en possède un et même souvent plusieurs pour tenir compte de la diversité des réseaux et de leur couverture respective : de quoi faire rêver les militants de la communication universelle et du village planétaire !
Deux conséquences à cette invasion :
- Une conséquence économique : à côté du marché officiel des produits premiers, un autre marché plus officieux explose, celui des ventes et reventes de produits dérivés (cartes téléphoniques nationales et internationales, batteries, systèmes de charges, etc.). Pour ce 2ème marché, un nouveau type de magasin s’implante partout, remplaçant les étals de K7/CD ou de produits de première nécessité : le TÉLÉCENTRE, avec ses formes multiples (rudimentaires ou élaborées, avec ou sans autres
produits) devient ainsi le magasin le plus courant, quel que soit l’endroit. Je vous en présente ici quelques exemplaires en 5 photos.
- Une conséquence sociale : la rumeur, le bouche à oreille, la communication par des intermédiaires marchaient parfaitement jusqu’ici. Passer par le téléphone : c’est limiter
les intermédiaires, les interactions avec des tiers, mais c’est également multiplier les possibilités d’échanges directs. Avec quelles conséquences à long terme ?
Daniel GACOIN
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