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En 2008, le secteur social et médico-social avait vécu de manière tourmentée l’avancée incontestable de la rémunération des stagiaires en formation d’éducateur spécialisé ou d’assistant de service social, résultant d'un décret de janvier 2008, lui même pris en application de la loi de mars 2006 sur l'égalité des chances …
- Les stagiaires, notamment de l’université, mais aussi de toute formation de niveau I, II ou III, en stage d’entreprise de plus de 3 mois, bénéficient d’une gratification de 380 euros par mois,
- Mais cette gratification ne concerne que les stages auprès d’associations et non pas dans des établissements publics, des collectivités locales ou des administrations,
- Les pouvoirs publics avaient alors montré de nombreuses difficultés pour les intégrer dans les budgets financés des établissements associatifs et privés, et ce n’est qu’après de multiples mouvements que ces dépenses ont pu être, officiellement, intégrées.
Aujourd’hui rebelote : le 24 avril, le Président de la République a affirmé : « Il n'est pas normal que les stages soient synonymes de précarité ». Dans la foulée, le 27 avril, plusieurs membres du gouvernement, ont annoncé, devant le Comité des stages et de la professionnalisation des cursus universitaires (STAPRO), l’application de plusieurs mesures :
- La rémunération des stagiaires se réalisera pour tous les stages de plus de 2 mois,
- Cette rémunération concernerait les stages en entreprise dans le cadre de formations à partir du niveau IV, et serait à hauteur d'au moins 30 % du SMIC (pour un temps complet),
- L'Etat versera en outre une aide exceptionnelle de 3 000 euros à l'embauche en contrat à durée indéterminée des jeunes stagiaires. Cette aide sera ouverte si le jeune était en stage avant le 1er mai 2009 et si l'embauche est réalisée avant la fin septembre 2009. L'aide sera versée en deux fois : 1 500 euros au moment de l'embauche et le solde au bout de six mois,
- Cette rémunération serait obligatoire y compris pour des stages dans la fonction publique, les administrations pouvant verser une rémunération supérieure, et aller même au-delà du SMIC, si le niveau de qualification et la nature des activités le justifient
- Pour les stages de moins de deux mois, l'étudiant bénéficierait dorénavant « au moins d'un défraiement et de facilités telles que l'accès aux restaurants administratifs ».
Espérons que ces mesures s’appliqueront sans ambiguïté pour les étudiants en travail social, c’est-à-dire sans restriction pour leur financement clair dans les budgets des structures.
Daniel GACOIN
Cher Daniel Gacoin
Voici un petit passage de l'une de mes dernières interventions au sein de l'ONES :
Actuellement, personne ne peut réellement dire comment cela se passe pour tous les étudiants en travail social sur le plan de leur stage. De manière intuitive il est déjà possible de discerner deux dérives. La première, la plus fréquente qui consiste pour les établissements sociaux et médico-sociaux à ne plus prendre de stagiaires au prétexte qu'ils ne peuvent verser les 480 € de la gratification. Il faut reconnaître que l'on a demandé beaucoup aux terrains de stage ces derniers temps, entre la notion de sites qualifiants, l'indispensable formation des tuteurs référant, et maintenant l'obligation de gratifier les stagiaires. Beaucoup d'institutions préfèrent faire l'impasse. D'autres font le choix inverse mais alors, une deuxième dérive pointe son nez lorsque l'on se rend compte que les stagiaires prennent en réalité la place des professionnels et qu'ils sont mis en situation de travail pour remplacer à moindres frais les éducateurs absents.
Malheureusement, nous ne pouvons pour l'instant pas en dire plus faute d'outils permettant d'évaluer réellement ce qu'il en est des stages pour les étudiants en travail social. De même il est très difficile de se faire une idée quant aux laissés-pour-compte, ceux qui restent sur le carreau sans stage. Une association comme l'ONES prend alors ici toute sa place. Il nous revient d'établir un outil de mesure de la qualité des stages avec les autres organisations étudiantes du travail social (et pas contre eux cela n'aurait aucun sens). Ainsi nous pourrons faire remonter ces informations et défendre la qualité des formations.
Jean Marie Vauchez
Président de l’ONES
Rédigé par : jean marie vauchez | 30 avril 2009 à 10:04
C'est bien 380 € et non 480 comme je l'ai indiqué maladroitement
Rédigé par : jean marie vauchez | 30 avril 2009 à 10:48