.
Un rapport attendu, présenté comme sévère…
L’attention accrue des pouvoirs publics à la bientraitance ou à la lutte contre la maltraitance institutionnelle a généré une forte activité réglementaire. Depuis 1994 (nouveau code pénal insistant sur la protection des personnes « vulnérables »), de nombreuses circulaires et instructions ministérielles ont vu le jour, de 1998 à 2002, dont les circulaires Kouchner-Royal (voir mon billet du 22/04/06). La profusion d’obligations, mesures, inspections (la lutte contre la maltraitance en établissement est une priorité du programme d’inspection), nécessitait un examen critique, après huit années d’efforts supposés continus, d'où l'enquête confiée à l'IGAS. Son résultat était donc largement attendu…
Achevé en décembre 2005, son rapport est diffusé en mars 2006 (voir site : www.ladocumentationfrancaise.fr). Il a fait l’objet d’articles dans la presse spécialisée, peu dans la presse nationale, essentiellement établis à partir du résumé du rapport. Au cœur des commentaires, l’intérêt d’avoir pointé de « graves lacunes » dans le dispositif de lutte contre la maltraitance des personnes vulnérables en institution.
… mais une enquête limitée
A la base du rapport, des investigations : entretiens dans les ministères ou organismes publics et privés (dont les têtes de réseaux associatifs), rencontres « sur le terrain » dans 3 régions et 5 départements de ces dernières, revue de littérature, établissement d’un référentiel de contrôle de la mise en œuvre du dispositif. D’emblée, la limite apparaît… le travail de terrain étant peu probant : essentiellement des responsables de 3 administrations (justice, DDASS et conseils généraux), quelques établissements (1 par département, parfois 2), des têtes de réseaux associatifs limitées à 2 organismes (UNAPEI et APF) et un réseau d’écoute (ALMA) survalorisé.
… pour un rapport structuré
Ses 64 pages sont organisées en trois parties :
- Le contexte et la politique en construction, dans un cadre encore imprécis. Sont présentés les concepts (flous) de la maltraitance en institution, l’absence de mesure quantitative et qualitative, l’impulsion donnée depuis quelques années de manière volontariste.
- Le descriptif de la mise en œuvre de la lutte contre la maltraitance des personnes vulnérables en institution. Sont décrits le pilotage départemental en cours de construction, l’investissement inégal dans la prévention, l’attention effective à l’expression des usagers, la mobilisation autour des inspections, avec ses difficultés, l’utilisation de PRISME (système central de collecte d’informations sur les signalements, avec 2 volets, SIGNAL et VIGIE, et 1 module « Plaintes »).
- Les recommandations pour une relance de cette politique : la clarification d’un pilotage départemental, le développement du partenariat, l’adaptation des outils, l’évaluation.
… avec des idées fortes
Est notée la conséquence d’une définition relative de la maltraitance, arrêtée par le Conseil de l’Europe et reprise par la DGAS (voir mon billet du 22/04/06), comme sa typologie (idem). Est rappelée aussi la différence à faire entre « maltraitance en institution » (acte isolé et circonscrit par un traitement) et « maltraitance institutionnelle » (actes et absence de réaction ou réaction inappropriée de l’institution). La limite des définitions concerne leur caractère peu opérationnel, peu articulé avec des concepts de droit.
L’ensemble du rapport amène une critique articulant progression des politiques de lutte (volontarisme, coordination des efforts, promotion d’une approche positive par développement des concepts de bientraitance, politique d’inspection) et difficultés (absence de référence, mauvaise lisibilité et coordination, enchevêtrement, absence de pilotage). L’accumulation des manques, malgré la volonté publique (à méditer en période de surenchère de positions politiques volontaristes…) est décrite avec, entre autres :
- Absence de coordination efficace entre Justice et Affaires sociales, de coordination lisible entre Conseils généraux et Justice,
- Difficultés dans les suites réelles de signalements,
- Absence de mise en place des « personnes qualifiées » dans les départements (une mesure de la loi du 2 janvier 2002, permettant écoute et instruction des plaintes des usagers, mais encore attendue),
- Services d’écoute téléphoniques divers, peu ouverts aux besoins (plages horaires réduites, etc.), peu évalués, peu reliés à la justice.
.
Des propositions effectives…
Le rapport insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts pour résoudre les dysfonctionnements et créer des supports d’évaluation, rendre plus lisible le dispositif par la mise en place, dans chaque département, d’une structure légère de pilotage (encore une !) de l’action entre représentants des pouvoirs publics.
… mais, au final, une déception.
L’examen critique est accepté par la DGAS qui, dans sa réponse, insiste sur sa volonté d’engager une nouvelle phase en matière de prévention de la maltraitance. Précisément du fait de ce consensus, j’ai le sentiment qu’au-delà des constats, le rapport est passé à côté de l’essentiel :
- Constats et propositions sont peut-être utiles, mais déployés comme des enfoncements de portes ouvertes créant un effet de répétition nuisant à l’ensemble, très éloignés en outre des vraies problématiques de terrain,
- Les données statistiques sont peu mises en valeur, alors qu’il en existe, dans un rapport finalement bien court,
- Les évolutions récentes des établissements sociaux et médico-sociaux sont ignorées. Le rapport promeut ainsi des actions (prévention, lutte contre les manques) par une nouvelle coordination des pouvoirs publics, sans prendre en compte les avancées réelles dans les institutions : rapport à l’évaluation, projet, interrogation des pratiques, regards externes (dont les inspections), progression de la logique de service…
C’est pourquoi les constats semblent imprécis, et les propositions peu nouvelles, puisque ignorant les deux axes de travail engagés (et à poursuivre) : l’exigence (parfois encore trop lâche) des pouvoirs publics, basée sur le régime de l’inspection et de la sanction, la promotion des interrogations internes des institutions (évaluation, ouverture, projets, etc…). Il eut suffi d’aller dans quelques établissements…
Daniel GACOIN
‘No mad’
Chers tous,
Toutes les dernières informations reçues à notre sujet doivent paraître bien pauvres pour arriver à comprendre ce qu’il se passe…
Aussi avons-nous passé ce mois à encaisser et recenser toutes les donnes du jeu afin de retranscrire au plus juste les éléments passés qui ont entraîné la fermeture administrative de la structure ‘no mad’ par le Préfet des Vosges, effective le 3 novembre dernier.
Les pièces du puzzle se rassemblant, Il nous est aujourd’hui possible de vous les ordonner et les décrire.
C’est aussi avec la prise de distance de la situation que nous pouvions assurer au mieux la lisibilité de l’événement qui autrement, aurait circulé chargé de ressentis et d’affects incompatibles avec sa clarté.
C’est également le temps nécessaire à se réorganiser, définir les nouveaux objectifs, réfléchir aux stratégies, analyser les conséquences, les anticiper, organiser la survie financière, protéger les nôtres, réorganiser l’espace, etc.
Mais déjà, suivre l’actualité rend visible l’étincelle qui a déclanché ce brasier.
Bien malgré nous, nous sommes entraînés sur un terrain qui engage l’action politique et l’action judiciaire, ce qui nous éloigne des véritables finalités de notre engagement : l’action sociale.
Même si nous pressentions les risques de l’inclusion des Lieux de Vie dans le champs d’application de la loi au travers leur reconnaissance dans la nouvelle mouture du Code de l’Action Sociale et de la Famille, nous avons quand même imaginé que les motivations premières du législateur étaient de sauvegarder l’originalité et le particularisme singulier de chacun des lieux d’accueils.
En tous les cas, c’est ainsi qu’il l’a présenté.
L’expérience nous a pourtant déjà démontré que ce type de reconnaissance forgeait toujours la clef d’entrée qui ouvre la porte à l’ingérence.
Et d’ailleurs, pourquoi aurions nous peur des mots maintenant ? Une technique qui sous couvert honorable, est bien connue pour permettre l’accès à une certaine forme de totalitarisme !
C’est bien pourquoi nous n’avons jamais adhéré à l’idée de la mise en place de cette reconnaissance officielle qui s’est effectuée au travers la Fédération Nationale des Lieux de Vie qui regroupe plusieurs collectifs et les ministères concernés.
L’institutionnalisation des Lieux de vie n’était pas de propos, et ce fait les éloigne bien de la genèse de leur histoire qui voulait justement «sortir les usagers des institutions ».
Pour certains, le concept de « Lieux de Vie » se formalisait en opposition aux « Lieux de Mort » que représentait l’institution.
Le résultat aujourd’hui est que nous assistons, impuissants, à l’autorisation d’ouverture de Lieux de Vie qui semble nivelée par le bas et exclure certaines élites.
Les conséquences sont qu’aujourd’hui, il n’existe plus en France de véritables alternatives dans la prise en charge des mineurs.
Historique :
Le premier avril 2005, Marc se déclare en profession libérale et nous accueillons un mineur en grande difficulté selon le décret d’application de décembre 2004 qui précise : « A la date de publication du présent décret, les personnes physiques ou morales gestionnaires de lieux de vie et d’accueil non autorisés et ayant conclu un contrat ou une convention avec l’une des autorités ou personnes morales énumérées à l’article D. 316-3 du code de l’action sociale et des familles, ou ayant bénéficié d’une habilitation par l’une de ces autorités, disposent d’un délai de deux ans pour déposer une demande d’autorisation de création de lieu de vie et d’accueil. ». Il est à noter que Marc possède des conventions de placements datant de 1994 pour les premières.
Le 09 novembre 2005, nous recevons un courrier conjoint Conseil Général / Direction Régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (P.J.J.) nous informant que l’accueil régulier de mineurs placés sans autorisation particulière ne peut reposer que sur la base du placement à un tiers digne de confiance.
Décembre 2005, la DDASS du nord retire les mineurs confiés malgré des re-scolarisations et contre l’avis des jeunes, ignorant totalement le décret d’application.
1ier Mars 2006, nous recevons un mail du Directeur Départemental de la PJJ de la Drôme donnant accord d’une demande d’habilitation à la direction Régionale d’un partenariat avec ‘no mad’.
13 avril 2006, nous accueillons Loris, confié par un juge des enfants de Valence au titre de l’ordonnance de 45 (pénal) dans l’objectif de l’éloigner d’une relation fusionnelle d’avec sa mère, néfaste à son développement et à son autonomisation. L’éducateur nous met en garde contre la mère qui a pour habitude d’engager des procédures contre toute institution qui approche son fils (école, décisions de justice suite à un divorce etc.). Pour nous protéger, le juge n’a pas spécifié sur l’ordonnance de placement autre chose que l’adresse où le mineur est confié.
Le 14 avril, la mère trouve nos coordonnées et nous appelle. Comme à l’habitude de nos pratiques, nous l’invitons à collaborer dans l’intérêt de son fils en acceptant de ne pas entrer en contact immédiatement avec lui, le temps de lui laisser trouver ses repères. Nous lui proposons de la rencontrer dans la Drôme le 18, nous allions chercher un autre jeune au tribunal.
Le 18 avril, Nous rencontrons madame à 10 Heures 30 devant le tribunal afin de nous mettre en lien et contact dans l’intérêt de Loris. Lors de cette rencontre, nous avons établit avec madame Mathieu un pacte qui nous permettrait d’offrir à Loris un espace de distanciation.
Le 19 avril, Madame demande à parler à son fils et ce malgré les directives mises en place avec les éducateurs du CAE.
Le même jour : Madame interpelle par un fax le préfet des Vosges, suspectant un placement « dans une secte ».
Le 20 avril, le préfet ordonne une enquête diligentée par la PJJ Vosges, l’ASE Vosges et la DDASS que nous rencontrons chez nous, à la Maison Forestière.
Le 21 avril, Madame interpelle le Maire de Vexaincourt. Elle lui parle de suspicion de séquestration et de sectarisme. Monsieur le Maire lui renvoie le cadre de la Loi.
Le 22 avril, Madame nous menace de fermer notre structure ( ?)… en présence téléphonique de Loris qui nous demande de mettre court à la conversation téléphonique. (Alors que nous étions en déplacement)
Le même jour : La gendarmerie de Raon (88) se déplace à la Maison Forestière pour enquête, suite à une plainte de madame.
Le même jour : Madame téléphone à des personnes du hameau de Borne (26) (Lieu d’accueil Terrain d’Aventure) à plusieurs reprises et ainsi, interpelle des protagonistes non concernés par la situation de Loris.
Le 27 avril, un copain de Loris l’appelle pour lui annoncer le décès de son ami (mort accidentelle par cyclomoteur) (Loris est fasciné par les 2 roues et doit rencontrer le deuil)
Le 28 avril, retour du Vercors (En Vosges) pour rencontre éducative avec le réseau institutionnel éducatif de ‘no mad’ .
Le 02 mai, Appel de Maître Flaud avocat commis d’office (à Loris ( ?) ou à Madame( ?)) Nous ne comprenons pas quels intérêts défend cet avocat….Madame fait appel de la décision de placement.
Le 04 mai, le juge des enfants de Valence nous demande en urgence un compte rendu détaillé de ces événements suite à l’interpellation de madame auprès du Président de la République. Ce juge devait rendre des comptes immédiatement au Garde des Sceaux.
Le 06 mai, l’ancienne professeur de piano de Loris appelle afin de vérifier s’il est libre de ses mouvements.
Le 08 mai, Loris renoue téléphoniquement avec son père et sa famille paternelle qu’il repoussait depuis 4 ans.
Le 09 mai, madame veut parler à son fils et exige des écrits. Le soir, Maître Flaud appelle Loris qui lui demande officiellement d’intervenir auprès de sa mère pour qu’elle cesse toute forme d’harcèlement et de contacts. Maître Flaud refuse d’assister madame dans un recours et prend conscience de la malfaisance de la mère.
Le 16 mai dans la Drôme, Madame envoie les gendarmes qui sont reçus par Yannick resté installer le camp. Ils lui demandent clairement si nous avons un caractère sectaire. Yannick affirme notre esprit laïc.
Le 17 mai, Conseil Général des Vosges à la Maison forestière pour vérification des présences des jeunes, Nous passons accord de l’informer par fax de tous déplacements hors département.
Le 19 mai, départ dans la Drôme, très grosses difficultés financières pour non paiement de la PJJ. Retour forcé après emprunt.
Nous recevons les conclusions du contrôle le 1ier juin qui précise bien que le Préfet l’a ordonné suite à l’interpellation de la mère. Il présente un caractère suspicieux et fait état d’un certain nombre de préconisations et demandes. (mise en place du registre du personnel, travaux a effectuer etc) et demande d’ouverture dans les vosges ou la Drôme. ( ?) Les mineurs confiés l’étaient pourtant au titre de « tiers digne de confiance » et malgré que l’accueil dans le cadre de tiers digne de confiance ne confère pas d’autorisation permanente, car elle est liée à une décision de placement singulière on nous demande une autorisation.
Un mois plus tard, le Directeur Départemental PJJ nous informe par mail qu’il avait convenu avec le juge pour enfants que le rapport d’inspection des Vosges ne concernait pas la Drôme.
Le 28 mai, fête des mères, Loris envoie un texto à sa mère. Elle appelle dans la soirée en se faisant passer pour une copine de Loris. Elle lui annonce encore la mort d’un copain, après vérifications nous constatons un mensonge.
Le 08 juin, toute la famille paternelle vient rendre visite à Loris après 4 ans de rupture. Loris constate que son père est extraordinaire et prend conscience des manipulations dont il a été l’objet.
Le 23 juin, enquête de l’institution du « Défenseur des enfants » suite à l’interpellation de madame. Les conclusions rappellent à la mère le cadre de la loi et précisent que son fils semble bien pris en charge, sans dérive sectaire.
Nous apprenons en même temps qu’elle cherchait à se faire rallier par la presse. Aucun journaliste n’accepte le dossier, Maître Flaud les prévenant du caractère sensible de cette affaire.
Le 26 juin, le juge ordonne une expertise psychiatrique de Loris et de la mère. Madame ne s’y rendra pas.
Le 27 juin, la sœur de Loris vient passer une semaine près de son frère à la Maison forestière.
Le 06 juillet, enquête de la gendarmerie à la demande du procureur des Vosges. Nous fournissons un dossier complet de la situation et portons plainte contre madame pour «diffamations et entrave à l’action éducative ordonnée par un magistrat. »
Le 08 juillet, Loris part en vacances avec sa famille paternelle avec accord du juge.
Le 17 juillet, la prof de piano réapparaît et dit à Shirly que nous sommes une secte.
Le 18, départ dans le Vercors, nous auront un peu la paix, juste 2 fois les gendarmes.
Le 26 juillet, visite sur le terrain d’Aventure du Directeur Départemental de la PJJ et d’une représentante de la Direction régionale afin de travailler sur le projet Vercors ainsi que des éducateurs. Le Directeur Départemental propose des financements conjoints avec la prévention pour arriver à boucler le prix de journée demandé et précise à la Région qu’il bloquerait tout autre projet de création de lieu de vie si ‘no mad’ ne s’implantait pas dans la Drôme.
Le 23 août, réunion avec le Directeur du Centre d’Action éducative, l’éducateur de Loris, Maître Flaud et le père de Loris. Madame ne viendra pas, et précise les raisons de son absence dans une lettre en invoquant l’incompétence des services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’acharnement judiciaire qu’elle subit, chargeant ‘no mad’ de propos diffamatoires. Cette lettre était accompagnée de photos de Loris (prises par son ancienne petite copine et dont deux ont été reconnu par l’éducateur le jour de son départ pour les Vosges). Ces photos le montrait couvert de bleus et madame précisait dans son courrier une maltraitance physique.
Il a été convenu de scolariser Loris dans les Vosges afin d’empêcher la mère d’intervenir auprès du groupe scolaire. Jusqu’à la fin, Loris annonçait à son entourage maternel un autre établissement que celui dans lequel il était inscrit.
Le 30 août, expertise psychiatrique de Loris à Lyon. L’expert entendra également son père et demandera un entretien avec nous. Les conclusions feront apparaître l’extrême bénéfice dont Loris tirera de ce placement, décrira un « avant » et un « après » ‘no mad’, son estime de lui retrouvé, sa régularité veille – sommeil retrouvée également, il sait désormais nommer ce qu’il ressent, prendre conscience des limites entre l’intérieur et l’extérieur de soi et également comment estimer les autres. L’expert insiste pour que se placement perdure car « les conséquences prévisibles d’absence de soins sont l’évolution vers une structure de personnalité psychopathique avec passage à l’acte itératif et conduite délictueuse chronique. »
05 septembre, après deux ans de rupture scolaire, Loris intègre une troisième générale avec des résultats prometteurs et sans troubles du comportement constatés.
Il entame également avec volonté une psychothérapie auprès d’une équipe pluridisciplinaire attachée au Centre Hospitalier Spécialisé de Ravenelle (Vosges)
Le 19 septembre, erreur de casting, nous accueillons quelques semaines un jeune qui commettra des actes d’incivilité dans le village en entraînant l’autre jeune en charge. Le maire interpelle le préfet.
31 octobre, arrêté de fermeture administrative par le Préfet des Vosges.
Conséquences :
En ce qui concerne la fermeture :
Si la justice a pu arrêter bien des maltraitances en matière de prise en charge des mineurs en Lieux de Vie, le principe de précaution ne doit pas suffire à endiguer un processus d’accompagnement innovant et performant, sans compétences en matière d’évaluation, de contrôle ou d’enquête.
Ce rapport d’enquête, pour le moins empirique, ne s’étaye sur aucune méthodologie.
Il existe pourtant désormais des référentiels :
Placé auprès du ministre chargé de l’action sociale, le Conseil national de l’évaluation sociale et médico-sociale a quatre missions :
• valider les procédures, références et recommandations de bonnes pratiques professionnelles au regard desquelles seront évalués les établissements et services ;
• examiner les organismes qui souhaitent être habilités pour pouvoir procéder aux évaluations externes ;
• promouvoir la culture de l’évaluation dans le monde social et médico-social ;
• participer à l’évaluation d’établissements et services expérimentaux.
Aussi nous insurgeons nous contre la non- méthodologie appliquée lors de notre contrôle.
Nous rappellerons également les travaux de Maurice Berger qui font valoir un certain « échec de la protection de l’enfance » (édition Dunod) quant aux critères d’évaluations qui ne prennent jamais en compte la parole de l’enfant.
Les Lieux de vie ont réussit après 30 ans de travail parfois presque clandestin à imposer une approche de la souffrance des mineurs par leur reconnaissance dans la loi 2002-2 du 2 janvier 2002. Il ne faut pas oublier que cette légitimité s’est imposée elle, par la multiplication de mineurs sortants des institutions qui ont échoué et trouvés des facteurs de résiliences en Lieux de vie.
Un licenciement.
Une situation financière dramatique pour une famille.
Une déscolarisation d’un enfant de 15 ans.
Un retour en famille prématuré et non préparé.
L’arrêt brutal de soins psychothérapeutique d’un mineur.
Un projet social avorté.
Deux mineurs re-confiés à leurs parents dans l’environnement duquel ils avaient été retirés pour les protéger.
A savoir aujourd’hui :
Un recours pour excès de pouvoir vient d’être déposé par Maître Flaud auprès du Tribunal Administratif de Nancy contre Monsieur le Préfet des Vosges, la Direction Régionale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse Lorraine – Champagne – Ardenne et la Direction Vosgienne des Interventions sociales.
Toute attestation avec photocopie de la carte d’identité recto-verso sera la bienvenue.
Toute idée de soutien également.
Qui a parlé de Protection de l’enfance ???
Et la bienveillance ???:
Les processus de ’bienveillance’ dans le secteur socio-éducatif
Intitulé : Enquête inter années
Thème : Les processus de "bienveillance" dans le secteur socio-educatif
Enseignants : Mme Lacaze et M. Torrelli
Partenariat d’encadrement : Structure ’No mad’ (Marc Gibard et Shirly Paklak)
Première rencontre avec les étudiants intéressés le 26/10/06 salle 5320
Seconde rencontre : "Les parcours de recherche", le vendredi 1er décembre, de 14h à 18h
Examen :
Premier semestre : oral. Le vendredi 12 janvier de 14h à 18h. Salle 5320. Prendre RV par courrier électronique
Descriptif : L’enquête inter-année se déroulera sous la forme de plusieurs études ethnographiques effectuées en petits groupes accompagnés par les encadrants. Il s’agira d’aborder les complexités de la prise en charge des jeunes en difficulté dans sa globalité.
Télécharger ci-dessous une bibliographie indicative.
Les thèmes possibles sont :
La bienveillance. Description et analyses des protocoles d’arrivée, de séjour et de départ des jeunes en difficultés dans les structures d’accueil ; conscience, volonté et attitudes, pratiques et usages.
L’accueil. Pratiques et techniques de l’accueil : qu’est-ce qu’accueillir ? Protocoles, usages, problèmes. (Primo-accueil, accueillir chez soi, accueillir le jeune ET ses problèmes, etc.....)
La parole. Pratiques et usages de l’entretien avec les jeunes en difficultés. Comment ? A quels moments ? Pratiques et usages de la parole avec les jeunes (parole confidente, parole d’autorité, remise à l’ordre, rappel à la loi, discours performatifs....etc....). Diversité des langues ? Niveaux de langage ?
L’écrit. Pratiques et usages des "notes d’observation". Comment ? Pourquoi ? Pratiques et usages des lettres (Lettres aux parents, lettres aux institutions, lettres aux juges, lettres à d’autres jeunes). Comment ces démarches sont-elles accompagnées ? Pourquoi ?
Le corps. Le corps des jeunes : prendre soin, tenir compte, respecter, aider, accompagner : quelles sont les pratiques ? Hygiène. Esthétique. Santé. Les activités physiques et sportives (marche, baignades, postures physiques, déplacements, etc....)
L’espace. Où accueillir et pourquoi (lieux, situations, dispositifs, etc.) ? Où manger ? Où dormir ? Où parler ?
Le temps. Protocoles et chronologies ? Constantes et variables ? Les effets de calendrier (quel calendrier ? : l’officiel ? Celui, caché et méconnu de l’Histoire de vie du jeune, etc.....).
Les vêtements. vêtements ou "vêture" ? Les vêtements avec lesquels le jeune arrive. Ceux qu’il achète. Ceux qui arrivent par colis. Vêtements et symboles. Chaussures. Adaptation et inadaptation de certains vêtements.
L’agressivité. Celle du jeune. Celle des accueillants. Comment est-elle perçue ? Comment est-elle traitée ? Comment est-elle analysée ? Qu’en advient-il ?
La violence institutionnelle. Quels constats ? Les faits ? Les discours ? Les pratiques ? Les usages ? Les dénis ?
Placement et déplacement. Que signifie le placement pour un jeune ? Les processus de rupture...
Affectif. Sexualité. Tendresse. Emotions. De quoi parle-t-on ? Quelles places à quelles moments pour laisser au jeune vivre quelle dimension de sa vie. Y a-t-il des interdits ? Y a-t-il des possibles ? Quels discours ? Quels pratiques ? Quels usages ?
La politique. Quelle place a-t-elle ? En parle-t-on ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
La famille. Quelles places et quels liens dans les discours et les faits ? Place de la famille du jeune ? Place de la famille des acceuillants ? Famille réelle et famille phantasmée.
La peur. Y-a-t-il de la peur ? Où se cache-t-elle ? Peur de la violence des jeunes ? Peur que les jeunes amènent avec eux en arrivant ? Peurs entretenues ? Peur qui laisse place à de la sérénité ?
L’activité. Quelles activités ? Activités spécifiques ? Activités domestiques ? Centrifuges ? Centripètes ? Centrées sur le jeune ? Autres ?
Les projets. Quels projets ? Qu’est-ce qu’un projet ? Projet de qui ? Projet pour quoi ? Projet vers quoi ?
Etc....
Rédigé par : gibard marc / paklak shirly | 27 décembre 2006 à 10:50